[Interview] Marganne Paulet, grande gagnante du concours Les Négociales 2025

Chaque année, le challenge Les Négociales réunit plusieurs milliers d’étudiants autour d’un objectif commun : mettre en valeur leurs compétences commerciales à travers des mises en situation concrètes de négociation. Ce concours national, reconnu par les professionnels du secteur, évalue la capacité des candidats à argumenter, convaincre, écouter, s’adapter, et conclure une vente dans des conditions proches du réel.

En 2025, plus de 6 000 étudiants ont tenté leur chance dans les centres de qualification en France et à l’issue d’un parcours exigeant, Marganne Paulet, étudiante à Clermont School of Business, s’est imposée comme la grande gagnante de la 36^e édition !

Mais sa victoire ne doit rien au hasard. Déjà engagée dans la compétition les deux années précédentes, elle avait frôlé la finale sur scène en 2023, échouant à un détail du dernier carré. Une déception devenue moteur. En 2025, avec une détermination renforcée, plusieurs semaines d’entraînement rigoureux et une finale marquée par une présentation à la fois maîtrisée et teintée d’humour, elle remporte le titre de grande gagnante des Négociales.

Retour sur une aventure exigeante, à la fois humaine et formatrice.

Vous avez connu deux participations intenses avant cette victoire, dont une où vous êtes passée tout près de la finale sur scène. Comment avez-vous vécu ces quasi-victoires, et qu’est-ce qu’elles vous ont appris pour rebondir et finalement l’emporter cette année ?

Lors de ma première participation en 2023, tout a été une surprise. N’étant qu’en deuxième année de Bachelor et n’ayant jamais fait de négociation commerciale, c’était déjà un exploit pour moi de me qualifier pour les phases finales. J’y suis allée sans grand espoir de gagner mais plutôt avec l’envie de découvrir. Puis j’ai été classée 10^e à l’issue des huitièmes, je me suis qualifiée pour les quarts puis pour la demi-finale et j’ai commencé à y croire. Ça a été très frustrant de passer à rien de la finale mais je pense que c’était pour le mieux. En 2024, je remporte les Négociales Clermont-Ferrand, mais l’aventure s’arrête en quarts lors des phases finales à cause d’un cas moins bien réussi. Mais c’est ce qui m’a permis de comprendre que si je voulais atteindre mon objectif, je devais m’en donner les moyens. Cette année je suis partie à Nancy avec plusieurs heures de préparation et une quinzaine de cas d’entraînement.

Cette année, vous êtes revenue avec encore plus de détermination. À quoi a ressemblé votre préparation concrètement ? Aviez-vous mis en place une routine d’entraînement ou bénéficié d’un accompagnement particulier ?

Cette année j’ai travaillé en binôme avec Marjolaine Maunoury. Nous avons lancé une bouteille à la mer sur Linkedin pour trouver des professionnels du commerce afin de faire des cas d’entraînement et de récolter un maximum de conseils. Nous avions aussi en parallèle, deux sessions d’entrainement avec Anthony Morère. Ces entraînements nous ont permis de savoir préparer un cas rapidement en soulignant les informations essentielles, de connaître notre timing et de gérer notre temps en fonction des situations, de savoir comment avoir une phase de découverte complète qui met en lumière la problématique du client et d’avoir une argumentation percutante. Chacun des retours et des conseils d’amélioration qui nous ont été donnés, nous a permis de performer et de ne pas reproduire les erreurs faites lors des entraînements.

Les Négociales, c’est aussi une aventure collective. Quel rôle a joué l’équipe de Clermont School of Business dans ton parcours cette année ?

Pour ces phases finales, l’équipe de Clermont SB était particulièrement soudée, pendant les temps de préparation nous avons à plusieurs reprises fait des passages blancs, le but était de voir si les questions de découverte étaient pertinentes, si l’argumentation était bonne et de se préparer aux objections. Grâce à cette entraide, je suis arrivée plus sereine et préparée lors de mes passages. J’ai aussi eu la chance d’être entourée de personnes qui croyaient en moi dès le départ et qui m’ont soutenue. Savoir que j’avais au moins 23 personnes dans le public qui allaient rire de mes blagues et qui me soutiendraient lors de mon passage sur scène était rassurant et galvanisant.

Qu’est-ce que cette victoire représente pour vous, personnellement et professionnellement ?

Cette victoire est l’accomplissement de tout le travail qui a été fait en amont. C’est aussi une preuve pour moi que si je m’investis à 100 %, j’arrive à atteindre mes objectifs et que le travail est la clé du succès. C’est une grande fierté et je suis extrêmement reconnaissante de toutes les personnes qui m’ont aidée dans ce chemin vers la réussite. De plus, ça faisait plusieurs années qu’une femme n’avait pas gagné, je suis très fière d’avoir fait changer cela ! Professionnellement c’est un tremplin, ça me donne de la crédibilité et beaucoup de visibilité pour la suite. Ça m’ouvre des portes pour des futures missions.

Qu’est-ce que tu retiens de cette aventure, au-delà du trophée ?

Ce que je retiens de l’expérience des Négociales, c’est une ambiance incroyable ! Les deux jours de compétition sont particulièrement intenses, mais c’est un moment que j’attends toujours avec une grande impatience. C’est l’occasion de faire énormément de rencontres autant professionnelles que personnelles. C’est d’ailleurs grâce aux Négociales que mon amitié avec Marjolaine Maunoury est née. Tout le monde chante et danse, c’est une atmosphère folle. Lorsqu’une vague de candidats part faire son passage, tous les autres les applaudissent. J’ai particulièrement vu cette bienveillance et cette entraide lors de mon passage sur scène, j’ai pris à partie le public pour appuyer un de mes points, et il a tout de suite répondu présent, il m’a suivie dans mon idée sans hésiter.

Question bonus : depuis votre victoire, est-ce que la négociation est devenue un réflexe, même pour une baguette ?

C’est assez cocasse mais je suis assez mal à l’aise de négocier quand ce n’est pas dans un cadre professionnel. Aucun souci pour négocier un contrat à plusieurs milliers d’euros aux Négociales, mais plus difficile de négocier une table à 10 € dans une brocante !